D - La descendance de POMIER.

    Lorsque Jean Louis Pomier arrive dans le Languedoc, nous savons qu'il vient de Paris. Il faut attendre son mariage en 1758 pour connaître quelques détails.

    En effet, le 8 septembre 1758, en la cathédrale d'Alais, est célébré le mariage de Jean louis Paulmier, ingénieur du Roy pour les Ponts-et-Chaussées de la Province de Languedoc, natif de la ville d'Orléans, habitant depuis plus de huit ans dans cette ville d'Alais, fils légitime de M. Jean Paulmier, officier, Chef des Fourriers de la Maison du Roy, demeurant à Ingre, diocèse d'Orléans, et de feue Dame Catherine Le Prêtre avec Delle Françoise de Bres fille de défunt M. Joseph Vincent de Bres Vanmale, écuyer, ancien officier dans les Gendarmes et de Dame Anne de Labry habitant audit Alais. Contrat reçu par Me Soustelle, notaire royal.

Pomier était veuf et, de son premier mariage, il avait un garçon prénommé Jean Charles né à Orléans en 1745.

Jean Charles Pomier deviendra prêtre et sera curé de Cendras en 1788 quand il bénira le mariage de l'une de ses soeurs. Puis il habitera Alais où il décèdera le 31 mars 1825, âgé de 80 ans.

De son mariage avec Françoise de Bres, Jean Louis Pomier eut deux filles :

- Anne Madeleine Catherine Julie née vers 1760,

- Jeanne Charlotte née à Alais en 1766.

Cette dernière sera encore toute jeune au moment du décès de son père intervenu le 11 mai 1772 à Alais, qui est dit âgé de 55 ans environ.

Restée veuve, Françoise de Bres qui était originaire de la région, n'a pas manqué de soutiens pour élever ses filles en raison de la situation sociale de la famille : du coté paternel les Bres sont de Lamelouze où l'arrière grand'père était notaire et du coté maternel les Labry ou Labric sont de Ners où le grand'père était notaire.

De ce fait, les filles firent des mariages avantageux.

L'aînée, Anne épouse le 23 septembre 1783, en la cathédrale d'Alais, Emmanuel Alexis Fuzet du Pouget, docteur en Médecine de la faculté de Montpellier, habitant au Chateau de Jalès, paroisse de Berrias diocèse d'Uzès, fils de M. Antoine Fuzet, sgr du Pouget et ses dépendances, coseigneur direct de Casteljau, agent et secrétaire de l'Ordre de Malte et de Dame Marguerite Sestier mariés habitant au Chateau de Jalès.

Cet Antoine Fuzet a été déja rencontré alors qu'il était arpenteur expert pour calculer les indemnités dues aux propriétaires expropriés pour la construction du pont de Maison Neuve.

Né à Chambéry en 1715, il a vécu à Grenoble où il s'est marié en 1741 et serait venu dans la région en 1745, à la demande de Pierre Emmanuel de Pourroy de Lauberivière de Quinsonnas commandeur de Jalès pour remettre de l'ordre dans les affaires de la commanderie. Il a su aussi arranger ses affaires car en 1775 il achète la seigneurie du Pouget.

Antoine Fuzet avait eu dix enfants dont deux garçons et quatre filles survécurent: l'aîné Jean-Antoine Fuzet tout court, en raison d'un caractère aussi vif que celui de son père, et qui sera le grand père de Mgr Fuzet archevêque de Rouen et primat de Normandie (+ 1915).

Par son mariage Anne Pomier devient la belle-soeur de Me Jean Malartre,avocat à Barjac, de Jean Martin négociant à Alais, de François Boissin de La Roche juge héréditaire de St André de Cruzières et de Louis Bayle bourgeois de Saut prés de La Lauze.

Emmanuel Fuzet du Pouget fit une carrière dans le service de santé des Armées sous la Révolution et l'Empire et fut même Médecin-chef de l'armée de Kellerman sur les Alpes avant de diriger divers hôpitaux militaires. Il fut ensuite médecin de Berrias.

Ses deux fils furent médecins : l'aîné officier de santé du Vème Corps de la Grande Armée est mort le 10 août 1813 à Goldberg en Silésie âgé de 25 ans ; le cadet fut médecin des eaux de St Laurent les Bains et engendra d'autres médecins.

De ses trois filles, Honorine fut religieuse et Louise Cécile Henriette resta demoiselle, seule mon ancêtre, Olympe Françoise Marie Antoinette, eut une postérité (neuf enfants - heureusement pour moi!!) de son mariage avec Jean Pierre Valère, de Lézan, issu d'une lignée de chirurgiens (que devait penser le beau-père!!). Son oncle, Jean Valère, avait été le procureur de la Commanderie de Jalès auprès du Présidial de Nîmes.

 

La fille cadette de Jean Louis Pomier épouse le 9 septembre 1788, en la cathédrale d'Alais, Philippe Charles Marie de Brossard, écuyer, officier au régiment de Guyenne Infanterie actuellement en garnison à Nismes, fils légitime de M. Charles de Brossard, écuyer, seigneur du Chastellier, habitant la ville de St Maixent, paroisse St Léger, diocèse de Poitiers et de feue Marguerite Rose Rabault. Ce mariage est béni par Messire Jean Charles Pomier, curé de Cendras et frère de la mariée.

La Révolution arrive bientôt ; Philippe de Brossard est couché sur la liste des émigrés et sa femme est inquiétée peut-être même emprisonnée à Alais. L'ordre, au moins, en avait été donné. Pendant la tourmente la famille était au Mas-Dieu où une fille naquit.

Quatre enfants, au moins, naquirent de cette union.

- Louis Josué Gustave, né en 1792 à Alais et décédé en 1869 au 13 rue d'Avéjan, Chef de Bataillon en retraite, Ch. LH ; déclaration faite par Louis de Rafelix, comte de Broves et Emile de Firmas-Peries ses amis ce qui laisse supposer qu'aucun membre de sa famille ne résidait plus à Alais.

- Aline Marie Julie Charlotte de Brossard, née au Mas-Dieu le 24 mai 1798, fille de Philippe de Brossard, adjudant de place, Commandant à Alais, Ch de St Louis, et de Dame Jeanne Charlotte Pomier épouse à Alais le 21 juin 1817, Antoine Alexandre Chappuis de Bienassis, Ch LH, Directeur des contributions indirectes, né le 21 janvier 1780 à Vienne (38) fils de Lunémond François Chappuis de Bienassis et de Marie Anne de Brionnet de Givrais demeurant à Lyon Place Grolier n°2.

- le 14 avril 1832, c'est au tour de Zoé Louise Elisabeth de Brossard, née à Alais le 27 mars 1808, dont le père est décédè à Alais le 28 août 1826, de convoler avec Auguste Frédéric Marie Védrine de Lavit, né le 22 mars 1806 à St Hilaire de Lavit, fils de Joseph Marie Védrine et Catherine Marie Rougier.

- Une autre fille qui signe Elisa de Brossard ne semble pas s'être mariée au moins à Alais.

 

La descendance de Jean Louis Pomier s'est perpétuée dans le Languedoc par les Valère et peut-être par les Védrine de Lavit de Lozère. Le nom même a disparu. Certains de nos confrères ont étudié des familles Pomier ou Pommier indigènes qui n'ont rien de commun avec le Jean Louis dont je viens de parler.

 

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