Acte II
Scène 3
Les mêmes, d'Assas et Montcalm.
Dubois
 (présentant les enfants)
 Voyez, mon chevalier, cette troupe fidèle
 Ce gracieux cortège d'enfants
 Leurs yeux purs et charmants
 Disent leurs sentiments
 Ainsi que nous revient la
 gentille hirondelle
 à chaque saison
 Chaque année au moment que
 Saint Louis rappelle
 Place pour jamais ici la
 moisson
 Des fleurs de tous les
 environs.
 
 Henriet
 Cette fidélité tous, tous nous
 l'admirons
 
 
 d'Assas
 Venez enfants chéris plein de
 charme et de grâce
 
 A vous voir tous heureux, je
 place mon devoir
 Merci dans ce beau jour d'être
 venu me voir
 Vous êtes les premiers et
 c'est bien votre place.
 Quand Dieu vint ici bas, nul
 ne put l'héberger
 Et le premier qui vint vers le
 Sauveur du monde
 Le premier à l'appel de l'ange
 qui réponde
 C'est un petit berger.
 
 
 Une fillette
 
 Cher maître, recevez ce beau
 bouquet de fête
 
 Un petit garçon
 Voici, doux chevalier, cette
 gerbe de fleurs 
  Nous nous sommes mis trois,
 moi, mes petites soeurs
 Pour la faire bien complète.
 
 Les enfants couronnés
 Nous sommes trop petits pour
 faire un compliment
 Mais nous vous aimons
 tendrement.
 
 Montcalm
 Oui, mais ces belles fleurs
 parlent mieux que personne
 Et redisent à tous combien
 Louis est bon
 Elles chantent bien haut la
 douceur de son nom
 Et combien en ces lieux sa
 renommée est bonne. 
 (il l'embrasse et se tournant vers les enfants)
 Aimez le bien toujours chers
 enfants du pays 
 Avec de tels seigneurs, il
 n'est pas de souffrance
 Leur règle est la douceur et
 leur puits clémence
 Fait de tous leurs vassaux une
 troupe d'amis
 Plut au ciel que partout ils
 restent des modèles
 Lorsque le marbre est bon
 autant qu'il est puissant
 Chacun l'appelle père et se
 dit son enfant
 Se plait à le servir et lui
 montrer son zèle
 Allez, chantez, jouez, c'est
 notre vif désir
 lorsqu'au château d'Assas on fête
 l'anniversaire
 Du chevalier Louis, c'est
 juste et nécessaire
 Qu'autour de nous chacun doit
 se réjouir.
 
 Les enfants 
 
 (s'éloignent en disant)
 Vive le chevalier d'Assas
 Semons tous sous ses pas
 nos roses parfumées
 Oui car nos fleurs aimées
 avec leurs doux parfums trahiront
 nos pensées.
 
 Montcalm
 Mais quel est ce bouquet, cher
 d'Assas, que je vois
 Placé sur ce tronc d'arbre. Oh
 quelle belle gerbe
 de fleurs et de rubans, il est
 vraiment superbe.
 
 d'Assas
 Oui mes yeux et mon cœur
 tressaillent à la fois
 
 Ce bouquet en effet n'est pas
 un simple hommage
 Ces fleurs sont un secret révélé.
 C'est l'amour
 Qui veut avoir aussi sa place
 en ce beau jour.
 Oui, d'une bien aimée elle
 sont le langage :
 "Si pour la Saint Louis
 vous voyez en ce lieu
 Des fleurs d'un ruban blanc
 ensemble reliées
 Sachez mon cher Louis que
 toutes mes pensées 
 Sont pour vous à jamais."
 Oh je suis radieux
 Et je bénis le ciel que ce
 charmant mystère
 Près d'un fidèle ami, m'ait été
 révélé.
 
 Montcalm
 Chacun autour de vous l'a si
 bien appelé
 Que le bonheur accourt sur
 votre noble terre.
 
 d'Assas
 De ce profond amour dont mon cœur
 est ému
 Personne encore ici ne connaît
 l'existence
 Mais j'ai peur, cher Montcalm,
 que sa douce présence..
 Montcalm
 Avec elle au château son père
 est donc venu !
 
 d'Assas
 Oui le bouquet l'a dit :
 "Au rendez-vous de fête
 Si le ruban des fleurs est
 blanc, je me rendrai
 Et si je ne puis pas parler je
 trouverai
 Du moins dans mon regard un
 fidèle interprète."
 
 Montcalm
 C'est un charmant roman et
 vraiment aujourd'hui
 Soyons donc tout entier au
 bonheur, à la joie
 Il faut que dans vos yeux
 chacun se dise et voie
 Qu'au château des d'Assas un
 jour heureux a lui.