Acte 3
Scène 3
Les mêmes et officiers alliés.
Brunswick
Vous connaissez, Messieurs, la
farouche vaillance
De tous les officiers et des
soldats de France.
Pour les vaincre aujourd'hui
je vous ai fait venir.
Il faut prendre Wesel sans trêve
ni remise.
Les français cette nuit
campent à Clostercamp.
Il faut avec prudence
approcher de leur camp
Et cette même nuitles prendre par surprise.
Un officier
Prince, comptez sur nous. Mais
si l'on nous attend
Aux postes avancés.
Brunswick
Au lieu de mot de passe
Qu'on ne peut pas savoir,
dites avec audace
Fischer, Fischer, c'est là le
nom d'un régiment.
Observez bien, Messieurs, la
plus grande prudence
Si de nombreux soldats se
livrent au sommeil
Quelques bons officiers seront
bien à l'éveil.
Un officier
Oui ! plusieurs conduisaient
une reconnaissance.
Brunswick
Ceux là seront les plus
vaillants et les plus forts
Et si vous arrivez à pouvoir
les surprendre
Pour éviter surtout qu'on les
entende
Il vous faudra, Messieurs,
mettre tous vos efforts
La nuit nous prêtera son voile
salutaire
Le terrain est propice et le
bois est épais
Mais nous avons, Messieurs, affaire
à des français.
Un officier
Prince, nous leur ferons à
tous mordre la terre.
Brunswick
C'est bien, Messieurs, c'est
bien : montrez votre valeur
Et de nos ennemis trompant la
vigilance
Faites autour du camp un
cercle de défense.
Un officier
Au succès de vos plans, nous
mettrons notre ardeur.
Brunswick
Retirez vous Messieurs, et
faites bonne garde
Pour que de nos projets rien
ne transpire au camp
Souvenez vous toujours que Frédéric
le Grand
Notre chef bien aimé nous suit
et nous regarde.
(ils se retirent)
Brunswick
(seul)
Mes plans sont préparés, comment puis-je
douter
Du succès, cependant mon âme
est indécise.
N'ai-je donc pas vaincu le
prince de Soubise ?
Et les français ont-ils un
fort à redoutes ?
L'ennemi nous croit loin, il
est sans défiance
Nous aurons cette nuit un éclatant
succès
Oui, mais le dévouement est un
mot bien français.
Un seul mot, un seul cri,
trompe notre espérance.
(il se retire)