Traité de la civilité chretienne

Traité de la civilité chrétienne.

La civilité est une science qui enseigne à bien placer ce que nous avons à faire et ce que nous avons à dire, un homme est civil lorsqu'il place bien ce qu'il fait et ce qu'il dit ; mais pour pouvoir le bien placer, il faut observer ces 4 choses :

1 - se comporter chacun selon son âge et sa condition,

2 - prendre garde à la qualité de la personne avec laquelle on traite,

3 - au temps que l'on parle et le lieu où l'on se trouve, c'est-à-dire qu'il faut se connaître et connaître les autres,

4 - connaître et observer les lieux et les temps,

Si l'on manque à l'une de ces choses l'on est incivil et immodeste car la civilité chrétienne n'est autre chose que la modestie et l'humilité chrétienne qui doit être le fondement de toutes nos actions.

Pour distinguer ce qui est civil de ce qui ne l'est pas.

Pour pratiquer la civilité, il faut connaître ce qui est civil mais pour le connaître il faut avoir naturellement du bon sens et un bon jugement, sans cela bien souvent l'on s'égare et l'on prend l'incivil pour le civil, le bon sens ne dépend pas de nous, c'est Dieu qui le donne, heureux ceux qui l'ont ; observez donc :

- ce que l'usage a établi parmi nous pour honneteté et de même aussi tout ce qu'il a condamné comme deshonnète et indécent, cet usage s'est formé par le consentement général des honnetes gens et par la bienséance même dont la nature a donné les premières règles, la civilité doit suivre ce que la nature nous dit estre bon et honnète et imiter sa pudeur et sa retenue dans ce qu'elle nous inspire estre indécent et deshonnète, par exemple une personne qui contrefairait sa voix son marcher serait incivil parce qu'il serait contre nature, une personne qui ferait certaines actions ou qui découvrirait certaines parties de son corps serait incivile parce qu'elle ferait contre la nature qui inspire de les cacher, pour ce qui est des actions que la nature cache ou qui nous sont communes avec les bestes, comme cracher tousser boire manger la nature veut que nous les fassions le plus honnetement qu'il se peut et le moins approchant des bestes, il en est de même des choses que le consentement des gens a introduites de tout temps parmi nous, comme de se découvrir la teste pour tesmoigner notre respect et pour saluer, de donner le pas à une porte, le haut bout dans une chambre ou à table, la main droite ou le haut du pavé dans une rue; la nature veut qu'on les suive et qui refuserait de le faire serait incivil.

- pour distinguer ce qui est civil d'avec ce qui ne l'est pas, il faut distinguer la familiarité de la bienséance, car la familiarité est quelquefois bienséance et honneteté et d'autre fois elle ne l'est pas et pour le connaître il faut scavoir que la familiarité est une liberté honnète que des personnes qui parlent ou agissent ensemble prennent entre elles, qui leur fait par une certaine communion tacite et réciproque prendre en bonne part ce qui les choquerait estant pris à la rigueur, et la bienséance c'est la civilité.

Remarquez donc que toute la conversation des hommes se passe ou d'égal à égal ou d'inférieur à supérieur ou de supérieur à inférieur, notez encore que tout ce qui se passe dans le monde se passe ou entre des personnes qui ont une longue habitude ensemble ou entre celles qui ont fort peu d'habitude ensemble, ou entre celles qui n'ont point d'habitude ensemble.

D'égal à égal si on se connait beaucoup la familiarité est bienséance et si on se connait fort peu la familiarité est incivilité, et si l'on ne se connait point la familiarité est légèreté d'esprit.

D'inférieur à supérieur, si on se connait beaucoup ou si on se connait peu la familiarité est effronterie à moins que le supérieur vous commande d'agir familièrement avec luy, et si on ne se connait point la familiarité est insolence et une brutalité.

De supérieur à inférieur la familiarité est toujours dans la bienséance et obligeante pour l'inférieur qui la reçoit, ainsi aux égaux et aux supérieurs tout est permis, les supérieurs commandent et on souffre des égaux parce que l'on a pas le droit de les censurer, mais aux inférieurs rien n'est bienséant et civil que ce qui est dans la modestie.

Pour mettre en pratique ce que nous venons de dire en général, il faut instruire un jeune homme et le conduire chez une personne de considération par tous les lieux et tous les temps qu'il peut converser avec luy.

Règles pour l'entrée de sa maison,

ce qu'il faut faire à la porte et dans les antichambres,

1 - Si la porte de la rue est fermée, il ne faut pas frapper fort avec le marteau ny plus d'une fois, ny heurter la porte des chambres ou des cabinets mais seulement gratter,

2 - A la porte du Roy ou d'un Prince quand l'huissier vous demmande votre nom, il faut le dire sans vous qualifier de Monsieur sans dire je suis Monsieur tel et vous ne devez pas entrer enveloppé de votre manteau car on vous ferait la correction,

3 - Un étranger ne doit pas entrer dans la maison d'un grand sans estre introduit, que si aprés avoir gratté on vous dit entrez, il faut voir doucement si la porte est fermée par derrière, si elle est fermée il ne faut pas la pousser ny rien faire à l'étourdy mais attendre doucement qu'on l'ouvre et gratter doucement, que si personne ne vient, il faut en attendant s'éloigner de la porte de peur qu'on soit trouvé comme si on écoutait,

4 - il faut avoir le chapeau sous le bras dans les chambres ou antichambres et celuy qui entre doit toujours saluer ceux qui y sont déja, on ne doit pas dire à une personne qui est au dessus de vous de se couvrir et si vous estes supérieur vous pouvez vous couvrir quand même vous ne seriez qu'égal mais estant supérieur vous devez dire à la personne à qui vous parlez de se couvrir quand elle serait de beaucoup vostre inférieur parce que vous n'estes pas dans vostre maison, il ne faut pas dire couvrez vous mais couvrons nous ; il ne faut pas se couvrir devant une personne supérieure qu'aprés qu'il vous l'aura dit, il faut même résister à ce commandement sans pourtant le luy faire dire 3 ou 4 fois,

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7 - un mary ne doit jamais louer sa femme, ses enfants, ses proches devant une personne de qualité......

8 - en parlant ou en écrivant de son père ou de sa mère on ne doit pas dire Monsieur mon père........ gardez vous bien de montrer avec le doigt celuy dont vous parlez ou dont vous entendez parler,....

9 - il ne faut pas se mesler dans la conversation qu'une personne supérieure aurait avec une autre.... quand une question est posée à plusieurs laissez répondre les autres à moins que l'on ne s'adresse directement à vous, gardez vous bien de couper une personne qui est au dessus de vous quoy qu'elle hésite.......

10 - en racontant une histoire, il ne faut pas dire à chaque mot dit-il ou dit-elle, ny interrompre le récit qu'un homme fait,... il ne faut pas dormir ny s'alonger ny bailler parce que cela marque que l'on s'ennuye ny même demander l'heure, ny tesmoigner de trop d'enjouement ny jouer des mains ny folatrer ny à la compagnie des femmes...., ny leur porter la main tantot à un endroit tantot à l'autre, ny s'amuser à leur oster la coiffe ou le mouchoir ou des lettres.

11 - c'est contre la civilité de se prendre une dent avec l'ongle du poulce pour exprimer un mespris et un dédain... prenez garde quand vous estes en compagnie de ne point vous découvrir l'estomac, ny quitter la perruque, ny vous couper les ongles ny les ronger avec les dents ny vous les nettoyer ny vous gratter ny vous accomoder une jarretière ny un soulier qui blesse ny prendre vostre robbe de chambre ny vos pantoufles pour vous mettre à vostre aise,

12 - il n'est pas honnète dans une compagnie de se plaindre toujours de quelqu'un ny de dire cruement à une personne : Mon Dieu vous avez mauvais visage !......

13 - Ostez votre gand et baisez la main en prenant ce qu'on vous présente......

14 - il ne faut regarder par dessus l'épaule de celuy qui lit ou écrit

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Règles pour l'église,

Quand on entre dans l'église avec une personne de qualité, il faut sans empressement prendre le devant pour luy présenter de l'eau bénite en baisant la main et aprés se placer derrière en se composant avec modestie, se mettant à genoux, il ne faut pas grimacer en priant Dieu, ny dire ses prières d'un ton haut, ny parler et s'entretenir avec personne ce qui détournerait les autres et offenserait Dieu et scandaliserait le prochain.

On ne salue personne dans l'église et ce serait une incivilité de l'y faire des embrassades et des compliments aussi bien que d'en recevoir, on doit avoir plus de respect pour la maison de Dieu où l'on ne doit paraître qu'avec des sentiments d'humilité; ce serait une espèce d'impiété que de s'y peigner, que si on a besoin de se racomoder quelque chose, il faut sortir pour le faire.

C'est une impiété de venir à l'église pour y voir ou pour y estre vu, il ne faut donc point tourner la teste, ce serait une incivilité de parler à une personne en tournant la teste, qu'elle doit estre en parlant à Dieu.

Celuy qui y mène une dame doit la conduire en la soutenant de la main droite selon la disposition du haut du pavé, et avoir le gand à la main, entrer le premier pour luy faire faire place, luy présenter l'eau bénite, mais s'il se rencontrait des personnes plus qualifiées pour la mener, il faut leur céder la main, ce serait une incivilité de se faire mener et porter la robbe dans l'église.

Quand on vous présente le pain béni, si vous n'estes qu'en particulier il n'en faut prendre qu'un morceau, mais si vous voulez faire honneur à quelque autre faittes luy présenter la corbeille. Quand on accompagne le St Sacrement on n'observe pas le haut du pavé ny aux processions mais seulement la main droite qu'on donne toujours à la personne la plus honorable.

Régles pour marcher avec une personne de qualité.

1- Quand vous marchès dans les rues avec une personne au dessus de vous, il faut estre à son costé un peu en derriere et luy laisser toujours le haut du pavé ; si elle vous parle il faut luy répondre la teste découverte, mais il faut aussi que cette personne de qualité prene garde à ne repasser pas la rigole aussi souvent qu'il le pourrait mais si lorsque vous allès avec cette personne de qualité il passait une personne de votre connaissance ou un laquai il ne faut pas appeller d'une voix haute en luy disant "Hola he comment se porte ton maistre - Hola he mil baïse mains à madame" - il ne faut pas non plus quitter la compagnie pour aller à luy mais si vous n'estes pas engagé à l'entretien de la personne qualifiée vous pouvès lui faire signe de venir et alors vous luy dirès à l'écart ce que vous avès à luy dire ou bien vous pourrès le saluer de loing simplement sans que la personne de qualité ne s'en appercoive - prenès garde aussi dans les rues de ne demander pas à une personne qui passe et à une qui vous est familière où elle va ou d'où elle vient.

2 - ...

3 - Si la personne qualifiée s'assoie pour se reposer, il ne faut pas s'assoir au près d'elle si elle ne vous le dit et quand elle vous l'a dit il faut prendre le bas bout c'est à dire la gauche en laissant un espace raisonnable entre deux - il ne faut pas non plus se promener lorsqu'elle est assise ny estre assis lorsqu'elle se promene ny s'amuser à cuillir dans le jardin des fruits ny des fleurs et si on vous les présente vous devès les accepter en baisant la main.

4 - Lorsque vous rencontrès dans la rue une personne de qualité qui passe prenès le bas où est la rigole et s'il ny a ny bas ny haut dans un chemin il faut passer sous sa main gauche luy ceder la droite ; si la personne de qualité vient de la campagne, il faut la saluer en se courbant, oster son gant et porter la main vers la terre, ce salut doit estre sans précipitation ny embarrasne se relevant que doucement , si elle est accompagnée de personnes égales il faut les saluer toutes mais si elles ne sont pas égales il ne faut pas saluer la compagnie.

Règles pour la table,

1 - la réception de la serviette - la tenue - ...ne regardez pas les viandes avec avidité, ne mettez pas le premier la main au plat si on ne vous l'ordonne......

2 - lorsque sur la soupe il y a un chapon bouilli, la poitrine passe pour le meilleur endroit aprés les cuisses et les ailes, la cuisse vaut mieux que l'aile dans toute la vollaille bouillie, les pigeons rotis ou en ragout se servent tout entier ou se coupent en tranches par le milieu et se servent ainsi, la vollaille rotie, tous les oyseaux qui grattent la terre avec les pieds les ailes sont les morceaux les plus délicats, les perdrix sont de ce nombre et au contraire ceux qui volent et ne grattent pas les cuisses sont les meilleures. Quand on découpe la vollaille, on lève d'abord les quatre membres en commençant par les cuisses, quand la vollaille est grosse comme chapons, coqs d'inde, canards, oyes, ce qu'on sert de meilleur c'est le blanc de la poitrine qu'on coupe en long, les oranges qui se servent avec le roti se coupent en travers et non pas en long comme le citron et les pommes.

L'endroit le plus entrelardé de gras et de maigre est toujours le meilleur de la pièce de boeuf tramblant (?) et le petit costé de l'aloyau est le plus tendre, la longe devant se coupe par le milieu à l'endroit le plus charnu et le rognon se sert par honneur ; au cochon de laict le meilleur est la pau et les oreilles ; dans le lièvre, le levrau et le lapin le costé de la queue, le rable et les cuisses sont les meilleurs, les épaules viennent aprés.

Dans le poisson ordinairement la hure qui se coupe en deux est le meilleur ; le saumon frais, le brochet, la carpe a la langue le plus délicat. aux poissons qui n'ont que l'arète qui va tout le long comme la sole on sert le millieu, on ne sert point avec un couteau mais avec une fourchette sur une assiette

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10 - aprés vous estre servi de votre cuiller pour le potage, ne vous en servez pas pour prendre quelque chose dans un autre plat.....

14 - ne demandez pas à boire le premier...... avant de boire essuyez vous la bouche et aprés avoir bu aussi avec la serviette... prenez garde en buvant de ne pas faire de bruit avec le gozier ny aprés avoir bu de pousser un grand soupir pour reprendre votre halaine, ny boire tout ce qu'il y a dans le verre jusqu'à la dernière goute,......

15 - il ne faut pas se curer les dents devant le monde ny durant ny aprés avec un couteau ou une fourchette.......

16 - il ne faut pas prendre du dessert, du fruict pour mettre dans votre poche ou dans une serviette pour emporter.....

Règles qu'on doit observer quand une personne de considération

vous visite ou quand vous devez visiter,

1 - Quand vous estes averti que le grand seigneur vient vous visiter vous devès l'aller recevoir en carosse et le plus loing que vous pouvès, avec l'épée au costé si vous estes homme d'épée, et avec le manteau si c'est en hyver, il faut l'introduire dans le lieu le plus honorable de votre maison, lui présenter un fauteuil pour s'assoir sans vous assoir vous même qu'après qu'il vous l'aura comandé et encore sur un siège moindre.

Que si cette personne ne fait pas avertir et qu'elle vous surprenne dans votre chambre il faut se lever promptement et quitter tout pour luy faire honneur, s'abstenant de faire toute action jusqu'à ce qu'elle soit sortie, et si on estait au lict il faut y demeurer et ne pas se lever ...

2 - Quand la personne qualifiée sort de votre maison il faut la conduire juqu'à son carosse s'il en a, excepté ceux ceux qui viennent pour leurs affaires et que l'on soit une personne publique, homme d'estat, magistrat avocat procureur qui sont actuellement occupés alors non seulement vous pouvès vous dispenser de les conduire mais la personne de qualité vous doit deffendre de sortir de votre chambre mais si c'est une Dame que l'on veut conduire il faut luy donner la main s'il n'y a personne de plus qualifié qui la luy donne et l'ayant menée et aidée à monter en carosse, il faut attendre sur le pas de la porte que le carosse parte.

3 - S'il y a plusieurs personnes chez vous, que l'une parte et les autres demeurent, si la personne qui s'en va est plus qualifiée que les autres qui restent il faut la conduire, mais si celle qui s'en va est inférieure à celles qui restent, il faut la laisser aller en luy faisant excuse et demeurer avec celles qui restent - enfin si celle qui s'en va est égale alors il faut voir ce que celle qui s'en va et celles qui demeurent sont à notre égard, vous devès conduire ou faire compagnie à ceux qui vous sont supérieurs.

4 - Il y a des visites de bienséance et des visites d'obligation pour entretenir l'amitié et pour remplir ses devoirs, pour scavoir l'estat de santé d'une personne pour nous rafraichir sans ses bonnes graces, pour prendre part à sa joye ou à sa tristesse, ...

Règles pour le jeu,

Il ne faut pas jouer avec une personne de grande considération si elle ne vous le comande - et en jouant il ne faut point tesmoigner d'empressement au jeu ny aucune envie de gagner et si l'on est pas d'une humeur commode dans le jeu il ne faut pas jouer il ne faut pas se négliger dans le jeu, ny le laisser perdre par négligence, ny parler par quolibets ny chanter ny siffler quand ce serait doucement ny tambouriner des doigts ny des pieds ny faire aucune posture ridicule et grotesque.

S'il arrive quelque différent il ne faut point s'oppignatrer et si on est obligé de soutenir un coup ce doit estre tranquillement sans elever le ton de la voix et après avoir dit ses raisons ....

Règles qu'on observe en carosse ou à cheval,

1 - Si une personne de qualité vous mene en voyage, il faut s'acomoder de tout, trouver tout bon, ni se plaindre jamais ni la faire jamais attendre estre toujours prest et officieux à tout et non pas comme ceux qui n'ont jamais des bons chevaux, des bonnes chambres, des bons licts, qui ne trouvent rien de bien ny de bon et sont toujours de mauvaise humeur.

2 - Si on monte en carosse il faut laisser monter la personne la plus qualifiée la première et monter le dernier en prenant la moindre place, le fond et la droite du fond est la première place, la gauche du fond est la seconde, le devant vis à vis de la personne qualifiée est la troisième et la joignant est la quatrième place - les portières s'il y en a sont les dernières places - quoyque les places des portières du fond sont les principales - en carosse il faut toujours se tourner du costé de la personne qualifiée et ne se couvrir que le dernier et après un comandement, que si vous vous rencontrès dans un lieu ou passe le St Sacrement ou une procession il faut faire arreter le carosse et vous découvrir la teste et s'il se peut il faut sortir du carosse quand le St Sacrement passe, quand on sort du carosse il faut sortir le premier pour donner la main à la personne qualifiée.

3 - Si l'on doit monter à cheval, il faut laisser monter la personne qualifiée la première, luy aider même à monter, luy tenir l'étrier et en allant il faut luy donner la droite et se tenir même un peu sur le derrière se réglant sur le train qu'il va, mais si alors on estait au dessous du vent et que l'on jette de la poussière sur elle il faut changer de place, que s'il y avait à passer une rivière un gai un bourbier il faut passer le premier et si elle galope il ne faut pas aller plus vite qu'elle et ne point faire parade de son cheval.

Notès que si estant arrivés dans une hostellerie, à cause du mauvais logement vous esties obligé de coucher dans la chambre où est couchée la personne qualifiée il faut la laisser deshabiller et coucher la première et après vous deshabiller loing d'elle et contre le lict où vous devès coucher et vous coucher sans bruit et comme vous vous estes couché le dernier vous devès vous lever le premier afin que la personne qualifiée ne vous voit pas en deshabillé ny rien de vous qui traine ca et la ny le lict découvert ny la chambre en désordre, il ne faut pas se regarder au miroir ny se peigner devant la personne qualifiée, et en abordant une hostellerie il ne faut pas dabord se saisir de la première chambre et le premier lict.

Règles pour écrire des lettres,

1 - Quand un inférieur écrit à son supérieur il est plus respectueux de se servir de grand papier que de petit et le papier doit estre double et non pas une simple feuille, à la première page ne mettès que 5 ou 6 lignes à moins que ce ne fut un simple compliment en peu de parolles ou un billet qu'on écrive pour faire se souvenir de quelque chose.

Après le mot de Monseigneur ou de Monsieur que l'on met au commencement de la lettre et tout en long sans abbréviation, on laisse beaucoup de blanc

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