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En bordure des Cévennes,
entre Gardon et Vidourle, cette commune du département du Gard constitue la
limite nord de la Vaunage avant d'entrer dans la Gardonnenque.
Avant de devenir le nom d'une commune, Saint Jean de Crieulon a désigné
un modeste prieuré placé sous le vocable de Saint Jean sis au bord d'une médiocre
rivière : le Crieulon. Ce prieuré existe encore au lieu dit le Mas de l'Eglise
mais, au XXème siècle, la majorité des habitants est regroupée dans le
hameau de Villesèque situé à un kilomètre au nord.
Dans les époques antérieures,
la population était répartie entre le hameau de Villesèque et les nombreux
mas situés sur le territoire de la paroisse, comme on disait alors, ils
abritaient plusieurs familles comportant jusqu'à quatre générations: Comiac,
Vallongue, les Plans et anciennement Perdiguier, Cardeneau et Beaucous
aujourd'hui rattachés à la commune de Sauve.
PRESENTATION
GEOGRAPHIQUE
Limité à l'ouest et au sud par le cours du Crieulon, à l'est par celui
du Vergalous et au nord par la route Canaules-Durfort (D 149), le territoire de
la commune se présente sous la forme d'un arc de cercle dont la concavité est
orientée au nord-est de 4,5 kilomètres de long et d'une largeur n'excédant
pas 1,5 kilomètre.
Sa superficie est de 577 hectares soit environ la 1/100000ème partie du
territoire national.
La commune est traversée du nord vers le sud par la route départementale
n° 35 qui est l'une des voies les plus courtes et même des plus rapides pour
aller de la région nord d'Anduze vers Montpellier.
Les villes les plus proches sont Alès à 20 km, Nîmes à 32 et
Montpellier à 40, toutes distances exprimées à vol d'oiseau. Des bourgades
comme Anduze, Quissac ou Saint Hippolyte du Fort sont à une dizaine de kilomètres.
La commune comporte un tiers nord-est couvert de garrigues où se situe
le point culminant , le Bos Negre, à 177 mètres d'altitude. Le reste est
composé de vignes ou de terres à céréales plus ou moins pentues vers les
lits du Crieulon ou du Vergalous. Le point le plus bas se situe à 85 mètres en
aval sur le Crieulon vers son confluent avec le Bay, le ruisseau de Logrian.
Le Crieulon, déjà beaucoup cité, est un modeste affluent de la rive
orientale du Vidourle qui draine le bassin de ce fleuve de Saint Félix de Pallières
à Lédignan par l'intermédiaire de ses affluents et sous-affluents :
- en amont de la commune, le Vassorgues lui-même grossi du Pisse-Cabre
et de l'Arboussière, le Valensole et la Fond-Coudé,
- en aval, le Bay grossi du Vergalous.
Le Crieulon poursuit sa course vers le sud pour franchir le Gour de
Gourmier où un barrage récent a créé la retenue dite de la Rouvière. Plus
au sud, après avoir parcouru 21 kilomètres, il rejoint le Vidourle sur le
territoire de la commune d'Orthoux.
A voir ces ruisseaux, à sec la majeure partie de l'année, il semble
difficile de croire qu'encore au milieu du XIX ème siècle ils faisaient
tourner des moulins. Le Vassorgues animait à Durfort un moulin à farine et un
moulin à huile et le Crieulon deux moulins à farine et un à huile. Deux de
ces moulins se trouvaient sur la commune de Saint Jean de Crieulon l'un à
Vallongue, conservant sa machinerie jusqu'à une époque toute récente,
l'autre, un moulin à farine, à Beaucous ; pour ce dernier, l'histoire de ses
meuniers sera contée plus loin.
Quel travail pour aménager la retenue, pour vérifier l'étanchéité du
bief, pour entretenir la roue !
Quel souci quand la pluie n'arrive pas ou quand les eaux sont moins
abondantes parce que détournées pour arroser les cultures !
Que de procès pour ces histoires d'eau !
Soumises au régime climatique méditerranéen, ces rivières, sans être
aussi redoutées que le Vidourle ou le Gardon, n'en sortent pas moins de leur
lit, avec "fulgurance" aux pluies d'automne. On peut noyer sa voiture
entre Villesèque et Quissac après le pont sur le Crieulon... C'est arrivé le
21 septembre 1992 après que 250
millimètres d'eau soient tombés en douze heures. Les barrages de La Rouvière,
de Ceyrac et du Vidourle ont suffisamment retardé la montée des eaux pour éviter
une catastrophe à Sommières et plus en aval.
Le climat méditerranéen n'est, heureusement, pas fait que de pluies et
d'orages. Le soleil et la chaleur ont, de tout temps, attiré les hommes.
LES
ORIGINES DE L'HABITAT
Les recherches menées par un amateur
éclairé ont permis de localiser sur le territoire de la commune
plusieurs implantations d'époque gallo-romaine.
Les labours profonds effectués sur les parcelles font remonter périodiquement
les vestiges enfouis dans le sol depuis des siècles. Leur recherche et leur
examen systématiques ont permis de découvrir des fragments de tuiles romaines, tegulae, identifiés sans aucune erreur
possible, qui indiquent la présence de bâtiments couverts appartenant sans
doute à des villas. Des vestiges plus importants ont également été mis à
jour, dont un chapiteau magnifiquement sculpté, démontrant la présence d'un
temple dédié à l'une des nombreuses divinités du panthéon romain. Ces découvertes
s'inscrivent dans le contexte de l'occupation romaine ou gallo-romaine de la
contrée.
La fouille systématique de ces sites permettrait d'en savoir plus sur
ces habitants lointains de la commune. Mais le département est déjà trop riche
de vestiges romains et, malheureusement pour nous, Sidoine Apollinaire n'a pas décrit
notre petite région. Bien que certaines personnes, exploitant le vague de la
description du chemin emprunté après Nîmes, veuillent absolument
situer dans les environs les villas de Prussianum et de Voroangus (ou
Vorocingus), célèbres par leur luxe et leur confort raffiné.
Laissons à chacun le droit de rêver et pour cette période restons en
à ces faits succincts.
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